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Utilisation de la stimulation olfactive et de l’hypnose pour réduire la douleur
Theresa Bubenzer, Private Practice, Indianapolis, Indiana, USA et Hsiang Huang Harvard Medical School, Cambridge, Massachusetts, Intl. Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 62(2) 188–194, 2014
Hypnose et stimulation olfactive
Les douleurs chroniques dues à la maladie ou à un traumatisme persistent même après les interventions médicales classiques. Les opiacés (notamment les morphiniques) ne sont pas toujours efficaces et surtout ils induisent des effets indésirables. L’hypnose a démontré son efficacité qui semble être améliorée par l’utilisation simultanée d’une stimulation olfactive (repère post-hypnotique). Cet article décrit un cas où la stimulation olfactive adjointe à l’hypnose réduit la douleur ressentie par le malade.
La recherche a démontré que l’hypnose peut produire une analgésie hypnotique (Jensen et al.,2008) qui est mesurable sur tous les paramètres physiologiques impliqués dans l’expérience de la douleur et sur des zones du cerveau (Jensen, 2011). L’utilisation de la stimulation olfactive en tant qu’ancrage ou repère dans l’hypnose n’est pas documenté ; l’objectif de cette étude de cas est de démontrer les effets bénéfiques potentiels de la stimulation olfactive simultanément à l’hypnose pour la réduction de la douleur.
Cas d’étude
R.P. est une femme âgée de 58 ans avec un historique d’obésité, de cancer de la thyroïde et une maladie dégénérative avancée des disques de la colonne. Elle a subi 3 interventions chirurgicales sur les vertèbres C6 et C7, et les L2 et L3 assemblées à l’aide de tiges en titane. Elle souffre de douleurs du dos, d’insomnie et de migraines. Elle est très sensible aux odeurs et ne supporte pas les parfums, les déodorants et autres odeurs rencontrées au quotidien. Toutefois, elle semble tolérer le clou de girofle, qu’elle trouve confortable, et qu’elle est capable d’utiliser en tant que repère post-hypnotique. Elle note sa douleur quotidienne à une valeur constante de 4 sur 10, 10 étant la plus haute. Elle note que sa douleur augmente à 8 sur 10 quand elle se mobilise durant les tâches ménagères ou même à 10 sur 10 lorsque sa ceinture touche sa colonne vertébrale.
Son traitement antalgique courant consiste à prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et occasionnellement du tramadol (en raison de son souhait d’éviter les opiacés). Lors d’une séance d’hypnose, R.P. entre en légère transe et l’auteur lui suggère de relâcher ses muscles, de laisser aller sa douleur et qu’elle pourrait ainsi avoir plus d’énergie pendant la journée et un repos de meilleure qualité durant le sommeil. Pendant la transe, il lui est dit que quand elle sent le clou de girofle, elle fait immédiatement l’expérience d’une profonde relaxation et que sa douleur est remplacée par une sensation de relaxation et de bien-être.
Après 2 séances de 20-minutes d’hypnose à 2 semaines d’intervalle, avec la même autosuggestion hypnotique, la patiente rapporte que sa douleur se réduit de 10 à 3, après inhalation d’huile de clou de girofle. Elle dit utiliser le clou de girofle 4 à 5 fois par jour et obtenir ainsi une réduction immédiate de la douleur depuis 3 mois.